lundi 9 septembre 2013

Une virée dans Beyrouth

Samedi midi, après notre entretien avec le proviseur de l'école et 2 secrétaires généraux de l'association dont l'école fait partie, Émilie et Julien sont venus nous chercher aux alentours de midi pour nous emmener faire un tour de Beyrouth afin que nous ayons une première vision des différents quartiers. 
Premier arrêt dans le centre ville de Bchamoun pour goûter nos premiers man'ouché (sorte de petite pizza libanaise) que l'on déguste au thym (zaatar), au fromage (jebneh) ou les 2 (cocktail). On peut ajouter des légumes en extra (tomate, concombre, olive). Les libanais le mangent souvent au petit déjeuner. Vers midi il n'y en a donc plus beaucoup dans les boulangeries. Vraiment savoureux et ça cale plutôt bien. Dans notre école, ils en vendent à la récréation du matin pour 500 LTB (0,25€). 
Nous passons ensuite devant le Spinniz, un grand supermarché dans Beyrouth très pratique pour les courses puis devant la place Cola d'où l'on peut prendre les cars qui mènent au sud du Liban. La circulation est dense dans ces quartiers mais plus on s'approche du centre de Beyroth plus le trafic se raréfie. Nous nous garons près de la grande mosquée de Beyrouth pour visiter à pied. Juste à côté de celle-ci se trouve quelque chose de très étonnant. Sous une immense tente blanche ouverte au public se trouve le cercueil de Rafiq Hariri, président du conseil assassiné en 2005 à cet endroit. Il n'a jamais été enterré depuis. Un peu plus loin, on trouve la place des martyres dont la statue est encore criblée de balles. Viennent ensuite des rues piétonnes et des souk modernes avec toutes les grandes marques occidentales. Dans ce quartier, tout est impeccable, neuf. C'est la vitrine de Beyrouth. Le contraste avec le reste de la ville est fort. C'est aussi là que se trouvent quelques vestiges de l'Antiquité, des thermes notamment. Nous sommes samedi après-midi et les rues sont désespérément vides, d'autant plus pour une capitale. On croirait voir un décor de cinéma à l'abandon. La couverture d'un magazine local sur les présentoirs de la librairie Antoine affiche à la une une photo de la place de l'étoile à Beyrouth complètement vide. L'article évoque la fuite des touristes et le repli temporaire des libanais, restant chez eux, évitant toute sortie inutile. Nous retournons vers la voiture, croisant à chaque détour d'une rue, des militaires ou des barbelés bloquent certains accès.
Nous repartons en voiture pour aller visiter le quartier ou Émilie et Julien habitent depuis la rentrée. Un quartier beaucoup plus populaire où les immeubles d'habitation s'accumulent et où la circulation est dense (=ça klaxonne partout!). Après un petit tour dans un magasin pour profs (joies de la rentrée quand les fournitures ne sont pas arrivées), nous visitons leur appartement. Un deux chambre tout neuf pour 700$. Mais pour ce prix, il n'y aucun équipement: ni clim ni chauffage ( les hivers sont pourtant froid), aucun équipement dans la cuisine ni la salle de bains (pas même un miroir) et chaque fenêtre donne sur un vis à vis direct. Les logement à Beyrouth sont excessivement chers...
En bas de l'immeuble, nous dégustons quelques falafels avant de nous rendre chez un autre couple de français de l'école qui s'est installé ici il y a un an avec leurs 3 enfants. Leur immeuble n'est qu'à 10mn à pied mais en quelques rues, le climat change. Nous traversons en effet un quartier habité par beaucoup de syriens, de membres du Amal et du Hezbollah. Par ci par là, quelques drapeaux syriens ou de ces 2 partis, et comble de tout, un portrait du président syrien. Nous ne nous sentons pas particulièrement en insécurité mais l'atmosphère est des plus étranges. On se fait tous les 4 la remarque que 4 occidentaux dans ces rues pourraient éveiller des remarques anti américaines ou anti françaises. C'est pourtant là qu'habite notre collègue. Nous prenons le café chez eux. Ils ont choisi cet appartement pour son prix, il est entièrement meublé et sa proximité avec l'école. Ils sont en effet à quelques minutes à pied du campus de notre école à Beyrouth. 
Cette petite visite m'a un peu refroidi sur notre envie de déménager à Beyrouth. Finalement, le calme de la banlieue est appréciable.
C'est de nuit que nous repartons vers Bchamoun. Il faut dire que le jour tombe tôt, vers 19h en septembre.
Mercredi nous devrons retourner à Beyrouth pour un rendez vous à l'ambassade française, un quartier que nous n'avons pas encore vu.


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