lundi 23 septembre 2013

Le Chouf et sa réserve de cèdres

Dimanche midi, 2 amis viennent nous chercher pour nous emmener faire une ballade dans le Chouf et plus précisément dans la réserve naturelle des cèdres. Le cèdre est l'arbre emblématique du Liban et pourtant nous n'en avons pas encore vu.
Cette réserve se situant sur la montagne du Barouk, la route y menant est une route de montagne sinueuse en altitude. En route nous faisons un premier stop au joli village de Deir el Qmar. Deir el Qmar est à 900m d'altitude. C'est un village majoritairement chrétien où l'on trouve une église en pierre et une annexe de l'institut français. Il fut autrefois la capitale du Mont Liban sous le règne des émirs. 



la place de Deir el Qmar

Pour se mettre en appétit, nous goûtons un manouché à la viande puis nous arrêtons dans le village suivant où nous commandons un sandwich poulet. La taille des sandwich est aussi grande qu'aux Etats-Unis: la moitié me suffit, Thomas finira le reste!

Pour rejoindre la réserve de cèdre, il faut encore monter des routes très escarpées. A mesure que nous montons, l'air se rafraîchit et une brume apparaît. A l'entrée du parc, il y a quelques voitures, peut-être 5. L'entrée est à 7000 livres par personne.  Un chemin de randonnée aménagé mène vers les cèdres. On trouve également d'autres types de conifères. Nous passons devant le plus vieux cèdre du Liban qui aurait plus de 3000 ans mais le plus beau est un grand cèdre que l'on peut à la fois admirer du dessous et du dessus. 


 Le cèdre de 3000 ans


Du parc, nous avons une belle vue sur tout le Chouf. Si le temps avait était dégagé, nous serions montés en haut du mont Barouk pour apercevoir la plaine de la Bekaa mais un voile couvre complètement les hauteurs. Nous aurons sûrement l'occasion de revenir pour une plus longue randonnée. Et je reviendrai avec un pull car la température à cette altitude (1200m) est assez basse même quand il fait 30° en plaine.
Sur la route du retour, nous retrouvons le soleil et en profitons pour déguster une bonne glace de l'enseigne Bachir. Pour 2500 livres on peut avoir un cornet avec 8 goûts! Pour ma part je préfère opter pour un mélange plus simple: pistache et amande.
Avant de retourner à Bchamoun, nous faisons également une halte chez un pépiniériste où nous trouvons du basilic mais pas les autres plantes aromatiques que nous cherchons pour notre balcon.




mardi 17 septembre 2013

Visite d'un autre quartier de Beyrouth et retrouvailles

Dimanche matin, nous retournons au centre ville de Beyrouth. Cette fois avec notre voiture de location. Parking gratuit le dimanche, parfait pour flâner à loisir.
Nous arrivons sur les coups de 10h30, les magasins sont donc déjà ouverts. Nous retournons à la librairie pour trouver de quoi lire puis passons par les "souks" (=rues commerçantes piétonnes) où il n'y a toujours pas plus de promeneurs que la fois précédente. C'est les soldes de fin d'été: un petit tour au H&M s'impose. On peut dire que c'est plutôt bien bradé, je repars avec 2 hauts pour 10€.
Ancien bâtiment face aux souks du centre-ville

Entre temps, nous envoyons un message à un ami, qui lui aussi a fait le grand saut entre Nola et Beyrouth, pour savoir où l'on peut le retrouver. Nous le rejoignons dans son quartier, Hamra, qui se trouve à l'Ouest de la ville. C'est aussi là que se trouve son école. C'est l'occasion de visiter un quartier et surtout une rue, el Hamra, très commerçante même le dimanche. Après un verre et quelques spécialités libanaises pris dans une belle cour ombragée de palmiers d'un célèbre café, Ulysse nous fait découvrir les alentours. Nous traversons le campus de l'American University of Beirut (AUB) où nous sommes un tantinet fiers de laisser notre American ID pour gage... Le campus est très joli et très étendu. Un chemin descend jusqu'à la corniche où se trouvent les plages. L'université a d'ailleurs sa propre plage privée, à laquelle nous n'avons pas accès. Nous avons vue sur toute la baie de Beyrouth, assez dégagée ce jour-là. Quel plaisir de retrouver une tête connue de New-Orleans même si nous nous connaissions peu! Nous comparons nos 2 écoles qui paraissent pour le moins différente, de nos classes (moyennes sections) et partageons nos premières anecdotes sur notre installation.
Pour rentrer chez nous, nous choisissons d'emprunter la route longeant la mer. Celle-ci est tout en contraste: de Hamra à Raouché, c'est le luxe, le tape à l'oeil, les palmiers, les belles plages. Puis on traverse le quartier très pauvre ressemblant à un bidon-ville que nous avions déjà vu après la réunion de rentrée à l'hôtel Corail Beach. Il faut ensuite circuler par la "banlieue sud", c'est-à-dire une zone où il ne faut pas s'arrêter car contrôlée par le Hezbollah. On rejoint enfin l'autoroute longeant la mer. Celle-ci est beaucoup plus fluide que l'autre.
Le front de mer vers Raouché

La banlieue sud, photo prise pour les drapeaux et la photo...

Un bon dimanche de passé avant de réattaquer pour une nouvelle semaine!

PS: les photos sont prises à la volée en passant en voiture. De meilleures à venir...

Location de voiture et premières courses...à Carrefour!

Après 2 week-end "enfermés" dans Bchamoun, nous décidons de louer une voiture pour une semaine. Au départ l'idée était de partir le vendredi soir pour Byblos à 50km et d'y passer tout le week-end. Mais un petit problème technique nous a empêché de louer la voiture dès le vendredi. En effet, jeudi soir nous n'avons pas pu avoir de connexion internet et donc pas de réservation en ligne pour la location de voiture. Nous tentons le lendemain mais la réservation en ligne ne peut pas se faire le jour-même. J'appelle donc la compagnie Budget qui se trouve à l'aéroport. On me répond dans un anglais plus qu'approximatif que c'est fermé ou qu'il n'y a plus de voitures (pas sûre de l'avoir comprise...). Dépités, nous réservons une voiture pour le lendemain matin et appelons un taxi pour nous rendre à l'aéroport.

Le service chez Budget est loin d'être aussi efficace qu'on y était habitué aux USA. Il a fallu environ 30 mn à l'agent pour finaliser notre réservation alors que nous étions les seuls clients... Nous repartons enfin au volant d'une Renault Sandero noire à boîte manuelle (ici ce n'est pas inscrit Dacia). Thomas ayant chopé un sacré rhume, nous abandonnons l'idée de partir en week-end et nous rabattons sur une virée à Carrefour afin de faire les emplettes des objets nous manquant pour l'appartement. Etant passée une fois devant ce centre commercial, je parviens à indiquer la route à Thomas. Carrefour se trouve dans un mall géant à 4 étages situé à 10-15 minutes de chez nous. Dans la galerie, c'est le même lèche vitrine qu'aux USA ou qu'en Europe (Tommy Hilfiger, H&M, Marks et Spencer, Lacoste, Guess, Esprit, Clarks, Converse, Crocs...) et les mêmes food court (Starbucks, Pinkberry, Haggen Dasz, Burger King...). Une seule grosse différence, nous sommes samedi, il est 11h00 du matin et les allées sont pratiquement vides. Un bonheur pour faire ses courses à Carrefour. Nous sommes d'ailleurs ravis de revoir exactement tous les produits que nous pouvons trouver en France avec en surcroît des produits locaux. Nous repartons avec un caddy bien chargé et une nouvelle TV led pour que Thomas puisse utiliser sa PS3, of course! Au final, les courses à Carrefour reviennent moins chères qu'à la supérette de notre ville.

Nous la ferons brève car tous les deux nous sommes dans un état léthargique, l'un ayant la crève et l'autre une migraine terrible. Le lèche-vitrine ce sera pour plus tard! Retour à la maison pour une bonne sieste!

lundi 16 septembre 2013

C'est la rentrée


Lundi 9 septembre, ça y est c'est la rentrée après 3 mois complets de vacances! 24 élèves sont inscrits dans ma classe mais 16 seulement montreront leur frimousse ce jour-là. J'apprends plus tard dans la journée que 3 d'entre eux se sont inscrits dans d'autres écoles et que 3 autres arriveront la semaine suivante. 
Je suis agréablement surprise de voir que mes moyennes sections ont déjà de bonnes habitudes de classe. Ils ont tous fait une PS à part un élève qui vient de crèche. Ça change car pendant 2 ans, j'avais eu des groupes d'élèves aux cursus très hétérogènes. En langage, c'est également une très bonne surprise car ils ont déjà un bon niveau de français et construisent des phrases avec du vocabulaire varié. Ici, on est loin de la vraie immersion où les élèves ne savent pas encore échanger en maternelle. Il est vrai que certaines familles parlent français mais beaucoup d'autres ne parlent que arabe, anglais, russe ou espagnol et pourtant ces enfants-là sont aussi à l'aise en français. Le bain plurilingue dans lequel les libanais vivent y est sûrement pour quelque chose: même si on ne parle pas français à la maison, on peut fréquemment entendre du français au quotidien dans les rues. 
La rentrée s'est donc bien déroulée dans la classe malgré la chaleur régnant dans la classe. Ma classe est en effet une salle mansardée sous les toits donc il y fait très chaud. Idem en récréation où il y a peu d'ombre.
Le matériel (en toute discipline) manquant atrocement en maternelle, mercredi après l'école, nous partons une collègue et moi passer une commande auprès d'un magasin spécialisée dans les écoles maternelle à quelques kilomètres de l'école. Ça me rappelle les courses faites il y a 2 ans à Educators avec mes collègues en Louisiane (clin d'œil!). Maintenant, on attend avec impatience que cette commande soit livrée!
Après une semaine de reprise, je peux dire que le rythme scolaire au Liban est plutôt difficile et fatiguant. Nous travaillons de 7:40 à 14:10 sur 5 jours avec 2 récréations de 20 mn que nous surveillons presque toutes car la cour est assez dangereuse donc il faut être nombreux. Les élèves mangent un goûter avant chaque récréation, pas de vrai lunch. Sans aucune coupure, la journée d'école, bien qu'elle soit courte, est donc vraiment intense et épuisante. Pour le moment, je n'arrive pas à trouver le temps de manger le midi mais entre le petit déjeuner vers 7h00 et le dîner, ça fait long! Vers 15h00, une fois chez nous, nous n'avons pas le courage de faire à manger et avons plutôt une grande envie de sieste! Un rythme à prendre...
En pleine réalisation d'une fresque pour notre montée d'escalier

Les primaires dans leur récréation avant le début des cours

lundi 9 septembre 2013

Une virée dans Beyrouth

Samedi midi, après notre entretien avec le proviseur de l'école et 2 secrétaires généraux de l'association dont l'école fait partie, Émilie et Julien sont venus nous chercher aux alentours de midi pour nous emmener faire un tour de Beyrouth afin que nous ayons une première vision des différents quartiers. 
Premier arrêt dans le centre ville de Bchamoun pour goûter nos premiers man'ouché (sorte de petite pizza libanaise) que l'on déguste au thym (zaatar), au fromage (jebneh) ou les 2 (cocktail). On peut ajouter des légumes en extra (tomate, concombre, olive). Les libanais le mangent souvent au petit déjeuner. Vers midi il n'y en a donc plus beaucoup dans les boulangeries. Vraiment savoureux et ça cale plutôt bien. Dans notre école, ils en vendent à la récréation du matin pour 500 LTB (0,25€). 
Nous passons ensuite devant le Spinniz, un grand supermarché dans Beyrouth très pratique pour les courses puis devant la place Cola d'où l'on peut prendre les cars qui mènent au sud du Liban. La circulation est dense dans ces quartiers mais plus on s'approche du centre de Beyroth plus le trafic se raréfie. Nous nous garons près de la grande mosquée de Beyrouth pour visiter à pied. Juste à côté de celle-ci se trouve quelque chose de très étonnant. Sous une immense tente blanche ouverte au public se trouve le cercueil de Rafiq Hariri, président du conseil assassiné en 2005 à cet endroit. Il n'a jamais été enterré depuis. Un peu plus loin, on trouve la place des martyres dont la statue est encore criblée de balles. Viennent ensuite des rues piétonnes et des souk modernes avec toutes les grandes marques occidentales. Dans ce quartier, tout est impeccable, neuf. C'est la vitrine de Beyrouth. Le contraste avec le reste de la ville est fort. C'est aussi là que se trouvent quelques vestiges de l'Antiquité, des thermes notamment. Nous sommes samedi après-midi et les rues sont désespérément vides, d'autant plus pour une capitale. On croirait voir un décor de cinéma à l'abandon. La couverture d'un magazine local sur les présentoirs de la librairie Antoine affiche à la une une photo de la place de l'étoile à Beyrouth complètement vide. L'article évoque la fuite des touristes et le repli temporaire des libanais, restant chez eux, évitant toute sortie inutile. Nous retournons vers la voiture, croisant à chaque détour d'une rue, des militaires ou des barbelés bloquent certains accès.
Nous repartons en voiture pour aller visiter le quartier ou Émilie et Julien habitent depuis la rentrée. Un quartier beaucoup plus populaire où les immeubles d'habitation s'accumulent et où la circulation est dense (=ça klaxonne partout!). Après un petit tour dans un magasin pour profs (joies de la rentrée quand les fournitures ne sont pas arrivées), nous visitons leur appartement. Un deux chambre tout neuf pour 700$. Mais pour ce prix, il n'y aucun équipement: ni clim ni chauffage ( les hivers sont pourtant froid), aucun équipement dans la cuisine ni la salle de bains (pas même un miroir) et chaque fenêtre donne sur un vis à vis direct. Les logement à Beyrouth sont excessivement chers...
En bas de l'immeuble, nous dégustons quelques falafels avant de nous rendre chez un autre couple de français de l'école qui s'est installé ici il y a un an avec leurs 3 enfants. Leur immeuble n'est qu'à 10mn à pied mais en quelques rues, le climat change. Nous traversons en effet un quartier habité par beaucoup de syriens, de membres du Amal et du Hezbollah. Par ci par là, quelques drapeaux syriens ou de ces 2 partis, et comble de tout, un portrait du président syrien. Nous ne nous sentons pas particulièrement en insécurité mais l'atmosphère est des plus étranges. On se fait tous les 4 la remarque que 4 occidentaux dans ces rues pourraient éveiller des remarques anti américaines ou anti françaises. C'est pourtant là qu'habite notre collègue. Nous prenons le café chez eux. Ils ont choisi cet appartement pour son prix, il est entièrement meublé et sa proximité avec l'école. Ils sont en effet à quelques minutes à pied du campus de notre école à Beyrouth. 
Cette petite visite m'a un peu refroidi sur notre envie de déménager à Beyrouth. Finalement, le calme de la banlieue est appréciable.
C'est de nuit que nous repartons vers Bchamoun. Il faut dire que le jour tombe tôt, vers 19h en septembre.
Mercredi nous devrons retourner à Beyrouth pour un rendez vous à l'ambassade française, un quartier que nous n'avons pas encore vu.


jeudi 5 septembre 2013

Premiers pas dans Beyrouth

La grande réunion de pré-rentrée a lieu le 4 septembre dans un grand hôtel Sheraton aux abords de Beyrouth. Notre collègue de CE2 qui habite près de l'école nous prend au passage. Pas trop de bouchons ce jour-là car il y a une grande grève générale au Liban pour protester contre la situation économique critique du pays. Malgré tout, la conduite est difficile, stressante: voitures et camions nous collent et klaxonnent pour avancer plus vite, nous doublent de tous côtés sur l'autoroute. En ville, ce n'est guère mieux, les feux ne sont pas allumés, les panneaux ne sont pas respectés: c'est à qui saura s'imposer. Les scooters se faufilent partout et sont souvent très dangereux. Pas facile non plus de se repérer quand on ne connait pas puisqu'il y a très peu de panneaux de direction.
A l'entrée de la ville, on observe une enfilade de publicités pour de grandes enseignes américaines. Pas de dépaysement pour nous, on peu trouver ici n'importe quelle grande chaîne américaine ou française.
Le quartier où nous allons est plutôt fait de grands immeubles assez récents. Beaucoup sont en construction. On ne verra pas le centre ville puisque l'hôtel est situé dans un quartier au sud de la ville et en bord de mer.
Pour pénétrer sur le parking, 2 agents de sécurité ouvrent et fouillent les coffres, passent la voiture au détecteur d'explosif. Depuis quelques jours, les mesures de sécurité sont renforcés et c'est ainsi pour entrer dans chaque magasin ou quartier de Beyrouth.
L'hôtel dans lequel se passe la réunion est très luxueux et la clim est encore plus forte qu'aux Etats-Unis! Une différence de 25° entre l'intérieur et l'extérieur! Deux campus du groupe scolaire sur 3 sont présents: celui de Tyr ne s'est pas déplacé à cause du contexte actuel où tout déplacement est déconseillé. Environ 90 personnes sont présentes avec une nette minorité française (moins de 10 personnes) bien que l'école soit un établissement homologué par le ministère français. Des représentants de l'Aflec, les directeurs de l'école mais aussi des représentants du consulat et de l'inspection sont présents. 
4h plus tard, nous repartons pour Bchamoun avec une autre collègue. Pas le temps donc de visiter un peu plus la capitale. Nous traversons quelques quartiers très pauvres, tranchant complètement avec le précédant pour rejoindre l'autoroute. Cela dit, il est clair que cela nous a permis de nous fixer sur un objectif: déménager à Beyrouth quand la situation sera plus stable car il y aura beaucoup plus de choses à découvrir que dans notre petite ville de banlieue.
Sur le retour, beaucoup de militaires font la circulation en toute nonchalance. Certains sont rivés sur leur téléphone portable.
Nous avons hâte de retourner à Beyrouth et d'explorer d'autres quartiers. Peut-être samedi...

Pour plus d'infos sur la situation économique et les grèves:
http://www.lorientlejour.com/article/831525/liban-apres-la-greve-davertissement-une-menace-descalade.html

mercredi 4 septembre 2013

Des similitudes avec la Louisiane?

- les insectes: encore plus de moustiques qu'en Louisiane. On ferme bien les fenêtres dès la tombée du jour, vers 19h00 mais malgré cela ils arrivent quand même à rentrer. Ils résisteraient même à l'hiver, coriaces!
 Les fourmis: ne laisser trainer aucunes miettes ou toute la colonie rapplique. 
Les cafards: eh oui mes chers amis de Louisiane se trouvent aussi ici et adorent passer par les canalisations de la baignoire. 
Autre petite bête: les lézards. On en a 2 pensionnaires chez nous. S'ils pouvaient se goinfrer de moustiques ça m'arrangerait!
- la notion du temps: toujours rajouter quelques jours aux délais annoncés... 
- la chaleur étouffante mais moins humide tout de même.
- les routes chaotiques.

lundi 2 septembre 2013

Réunion de pré-rentrée

Lundi 2 septembre a lieu la première réunion, pas trop tôt, à 10h. Je découvre enfin la tête de mes futurEs collègues: profs de primaire (que des femmes), de collège, assistantes en maternelle, CPE. En tout une petite trentaine de personnes et seulement 5 hommes. Nous ne sommes que 3 françaises dont 2 certifiées. Les autres collègues ont fait leurs études au Liban et ne sont pas certifiés éducation nationale. L'autre collègue PE a la grande section et sera coordinatrice pour le cycle 1. Je serai responsable pédagogique de l'école primaire et devrait veiller au respect des programmes français par l'équipe, entre autres.
La directrice du campus anime la réunion. Difficile car une vingtaine de filles ça parle beaucoup... Et fume beaucoup aussi! Pratiquement tous les collègues libanais fument et apparemment ce n'est pas dérangeant en réunion.
Je vous passe les détails sur les différents points pour la rentrée: les travaux non finis ou toujours pas entrepris, les projets de l'année, les commandes pas encore livrées. Bref un petit goût de déjà vu.
Vers 11h30 la réunion se termine et chacun repart ou range sa classe. Aucune obligation.
Nous n'avons d'ailleurs toujours pas les listes d'élèves ou emplois du temps complets. Take it easy!

Électricité:

À Bchamoun c'est aléatoire, on peut avoir entre 3 et 6h d'électricité mais on ne sait pas quand: suspense! C'est très souvent pendant la nuit, ce qui n'est pas très utile.
Bien sur quand l'école branche son générateur, on peut avoir de l'électricité tout le temps mais il n'est en marche que pendant les heures de classe. Nous allons donc installer un générateur de 5 ampères pour notre appartement, ce sera plus pratique, surtout pour le frigo.
Cependant, même quand il n'y a pas d'électricité, il y a un système de secours: dans chaque pièce il y a une ampoule fixée en haut du mur avec son interrupteur. Ces lampes fonctionnent tout le temps. Si on a bien compris, c'est ce qu'ils appellent la karaba (à confirmer car on n'a pas encore pris de cours d'arabe). Il y a aussi 2 prises dans le salon fonctionnant sur ce système. Ce qui nous a permis d'avoir internet ou le satellite même quand l'électricité était coupée. Cela dit parfois ces 2 prises se coupent aussi.

D'après les locaux, l'Etat refuserait d'importer plus d'électricité ou d'en produire dans le pays car le business des générateurs est lucratif.

Depuis mardi, nous avons enfin le générateur 5A relié à notre appartement. Celui-ci prend le relai quand le gros générateur de l'école est coupé et quand il n'y a pas l'électricité d'Etat. Il faut alors veiller à ne pas brancher trop d'appareils à la fois et jouer avec les disjoncteurs.

L'éclairage "de secours" dans chaque pièce

Premier week-end

Pas grand chose à raconter sur ce premier week-end. Nous ne connaissons encore personne, n'avons pas de voiture et il est déconseillé de sortir jusqu'à ce qu'on soit fixé sur les décisions prises par les USA et la France vis à vis de la Syrie. Nous restons donc bien sagement chez nous, profitons des rares moments d'électricité car le générateur n'a pas encore été installé. Au menu des distractions: les infos de France 24, les meilleurs émissions francophones retransmises sur TV5 (question pour un champion, Patrick Sébastien, Michel Drucker, Stéphane Berne, le journal de la RTBF, un reportage sur Nola,...), les appels à la famille par Skype, la chasse aux moustiques, le coucher de soleil sur le toit.
Un week-end ne m'a jamais paru aussi long, j'ai même hâte qu'il se termine. Pour quelqu'un qui déteste rester enfermée, dur dur.
Espérons qu'il y ait des week-ends plus animés par la suite!

Aménagement de ma classe et premières démarches


Vendredi matin avec Thomas, nous déballons les quelques cartons de ma classe. La collègue précédente a laissé ses affichages que je récupère et remanie sur de nouveaux posters pour leur donner une nouvelle fraîcheur. D'après ce que j'ai compris, l'utilisation de la plastifieuse sera assez limité donc je préfère récupérer ce qui existe déjà et garder mon stock de feuilles à plastifier pour les projets de l'année. Les affichages sont directement agrafés au mur, pas de liège ni bandes aimantées ou velcro. Le coin regroupement est quasiment prêt, il me faudra la plastifieuse pour terminer.
Ma classe se divise en 2 salles. La petite pièce servira au coins jeux et ateliers peintures puisque c'est là que se trouve le point d'eau.  C'est la seule classe sans clim mais heureusement il y a 6 fenêtres permettant de créer des courants d'air.
Les horaires de classe me semblent plutôt agréables: 7h40-13h30 avec 2 récréations, sur 5 jours. J'aurai 24 élèves, à moins que d'autres familles se désistent car beaucoup quittent le Liban précipitamment en ce moment.
J'aurai une collègue de TPS-PS et 2 de GS.
Le matériel de sport pour la maternelle est quasi inexistant... On a l'habitude, il n'y en avait guère plus à l'ouverture du LFNO.

Ce même jour, nous entamons nos premières démarches également mais ici tout se fait piano piano. La directrice envoie le concierge porter la photocopie de nos passeports à la banque pour ouvrir un compte. Pas besoin de se déplacer donc. Le compte devrait être ouvert en 3-4 jours. On peut l'ouvrir en livres libanaises, en dollars ou en euro. J'apprends d'ailleurs que l'école verse les salaires en cash dans la devise signée sur le contrat. Pour moi ce sera donc en euro. Plutôt surprenant car cela signifie que chaque mois l'école retiré de grosses sommes d'argent dans les 3 devises pour payer ses employés.
On nous conseille également de chercher une voiture car il nous sera impossible de nous déplacer sans. Autant dire que ça ne me réjouit pas étant donné que la conduite ici est vraiment dangereuse. Il est déconseillé d'acheter une occasion à un particulier donc nous irons voir les concessionnaires quand quelqu'un pourra nous y emmener. On nous a aussi proposé de louer une Kia neuve mais le coût est élevé, environ 550$ par mois.
Enfin, nous devons nous procurer une carte bleue de travail auprès de l'ambassade française mais pour cela nous avons besoin d'un justificatif de domicile et d'un contrat de résident, ce que l'avocat de l'école fera quand il aura le temps...

dimanche 1 septembre 2013

Découverte de Bchamoun

 Vue sur la mer et Beyrouth derrière les immeubles, au coucher du soleil.
Vue sur les collines de Bchamoun

Après une nuit courte et difficile, nous découvrons l'école de jour et visitons un peu par nous mêmes les lieux. La directrice arrive en fin de matinée et nous emmène visiter l'école. Le bâtiment principal accueille les élèves du CE1 à la 3ème et possède une cour de récréation pour les classes primaires. La cour du collège est un terrain de basket en plein soleil de l'autre côté de la route. On y trouve aussi une salle des profs très agréable ayant sa propre cour, une salle de musique, une salle ressource avec des ordinateurs et un TBI, et une petite salle de motricité. Le bâtiment est en rénovation et les travaux ne sont pas finis, même syndrome qu'en Louisiane, apparemment tenir les délais est un défi. Les toilettes ne sont pas terminés ainsi que certaines peintures.

Puis, nous visitons le second bâtiment de l'autre côté de la route où se trouve la maternelle et la classe de CP dans un préfabriqué. Les classes sont plutôt spacieuses et ont toutes un point d'eau et des toilettes, une bonne surprise. En revanche, je n'ai jamais vu de classes de maternelle avec aussi peu de matériels. Dans ma classe, l'inventaire sera vite fait: un jeu de construction en bois, un jeu de lego, 4 puzzles, des perles, une boîte de formes, un set de laçage et c'est tout pour le matériel pédagogique. Ce n'est guère mieux côté arts visuels: bidons de peinture à moitié vide, pinceaux, crépon, bâtonnet d'esquimaux, cure pipe, craies grasses, rien de plus. Je m'informe quant à d'éventuels cartons non déballés ou une commande devant arriver mais rien, c'est tout ce qu'il y aura. Mes amis collègues comprendront... Il faudra regorger d'inventivité! Cela est plutôt surprenant quand on sait que ce campus à 9 ans et que l'école en a 29. Sachant que la scolarité coûte 6 millions de livres libanaises (environ 4000$), je me demande dans quoi passe l'argent. Une partie dans les sorties scolaires puisqu'apparemment ils en font beaucoup.

De retour dans le bureau de la directrice, nous discutons du logement. Après 2-3 coups de fil, nous partons visiter 4 appartements avec la directrice, conduits par Oussama. Le premier est en face de l'école. Il est très spacieux mais n'a pas de clim ni de puits ni de balcons et fait 600$. Le second est entièrement meublé, beaucoup plus petit et possède clim et balcon. Petits hics, il est très sombre, trop chargé en déco et revient à 1000$ mais on peut nous faire un prix d'ami à 900$... Le troisième se trouve dans la même rue mais plus haut sur la colline. Il est tout neuf, la propriétaire vient de l'acheter. Sol en marbre, lumineux et avec 3 balcons dont un avec vue sur la mer et Beyrouth pour 700$. Coup de cœur immédiat.  Si on le prend, il faut payer 3 loyers d'avance et donner 500$ à l'agent immobilier qui est un père d'école (il nous fait donc un prix d'ami...). Dernière visite, dans la même rue mais plus bas face à une autre école privée française. Entièrement meublé, 2 chambres, 2 sdb, salon immense, terrasses mais il fait 1500, on oublie!
Résultat: 2 options s'offrent à nous, louer l'appartement à 700$ mais il nous faudra tout de suite une voiture ou garder celui de l'école qui est à 550$. Après discussion avec la directrice et une collègue franco libanaise passée voir l'école, on nous conseille clairement de garder celui de l'école. Motifs: on y sera plus en sécurité par les temps qui courent, on n'aura pas besoin de voiture tout de suite, on a l'Internet de l'école, le puits, la clim, le générateur et pas de frais à verser à un agent.
Nous décidons effectivement de rester dans l'appartement au 3ème étage de l'école. Ce choix nous semble plus sage vu le contexte actuel. Effectivement, si la situation s'aggrave et que nous devons quitter le Liban, nous n'aurons pas versé d'argent pour rien car avec l'école, pas de bail, on paie selon l'occupation. Cet appartement est meublé et il ne manque pas grand chose. Certes, il fait un peu vieillot et son balcon ne donne pas sur une jolie vue mais on devrait pouvoir y vivre correctement.
L'apres-midi, nous dégustons nos premières spécialités libanaises, faites par la femme de ménage de l'école. Un régal!
Oussama nous emmène également faire quelques courses à la supérette du village sur demande de la directrice. Il faut faire vite car sa journée de travail est normalement terminée. Pas le temps donc d'analyser les rayons. On attrape des pâtes et des légumes à la volée ainsi que l'essentiel pour le petit déjeuner.

Le soir, quand l'école est enfin vide, nous empruntons les escaliers vers le 4ème étage que nous n'avons pas vu. Une porte mène sur le toit de l'école et nous offre une vie sur toute la baie beyrouthine. Au Nord, vue sur l'aéroport et la ville de Beyrouth. Au sud, vue sur la colline remplie d'immeubles résidentiels sur laquelle se situe Bchamoun, ville de banlieue de 15 000 habitants. Le paysage n'a rien de typique si ce n'est les quelques minarets que l'on aperçoit.
Pour notre seconde nuit, nous aurons la chance d'avoir l'électricité un peu plus longtemps pour nous endormir dans la fraîcheur.
Vue depuis le toit au-dessus de l'appartement sur l'école maternelle et sa cour (ma classe est à l'étage où l'on voit les 3 fenêtres), les immeubles résidentiels de Bchamoun derrière.

Let's go to Beyrouth

En partance de Bruxelles pour Beyrouth, nous partons chargés de 60kg de bagages, non sans inquiétude. Notre compagnie low cost Pegasus airlines s'avère finalement très correcte. L'escale à l'aéroport d'Istanbul n'est pas sans nous rappeler les États Unis et leurs food court avec fast foods (Arby's, Burger King et Sbarro)...
A notre atterrissage, nous retrouvons notre chauffeur, envoyé par l'école, qui ne parle ni anglais ni français. Dehors la chaleur est étouffante bien qu'il soit presque 23h. La conduite pour rejoindre l'école est pour le moins sportive: on double, on roule vite, on klaxonne puis à la sortie d'autoroute, on tombe sur un barrage militaire libano-onusien. Le soldat nous aveugle de sa lampe torche, il pointe nos bagages à l'arrière de la golf. Notre chauffeur lui répond par un mot, nous pouvons continuer. En chemin, la directrice nous appelle pour savoir si nous avons fait bon voyage et nous explique que le chauffeur, Oussama travaille pour l'école et qu'il va nous emmener dans notre appartement et nous présenter le concierge de l'école, Oussam. 
Oussam connait quelques mots d'anglais et de français. Il nous explique que nous aurons l'électricité jusque minuit mais qu'après cela ce sera la "Karaba". Nous déclenchons donc immédiatement la clim pour avoir un peu de fraîcheur dans la chambre. La température est tout de même vite remontée durant la nuit et les moustiques nous ont littéralement dévorés. Très peu de sommeil donc pour cette première nuit.