samedi 23 novembre 2013

Randonnée dans la Qadisha

Le 22 novembre est un jour férié au Liban, on célèbre la fête de l'indépendance. Pour l'occasion, nous avions organisé un petit événement la veille à l'école.

Nous avons profité de ce jour férié pour une escapade dans le Nord du Liban, dans la vallée de Qadisha, à environ 120km de Beyrouth et au Sud de Tripoli. En partant à 7h30 de Beyrouth nous avons rejoint la ville de Ehden à 9h00, sans aucun embouteillage, une chance!
Emilie, notre collègue sera notre guide pour cette ballade. Elle connaît un chemin de randonnée reliant 2 couvents dans la vallée de Qadisha. Cette vallée se compose de deux autres vallée: la vallée de Khozaya et celle de Qannoubine. 
Nous nous garons au Monastère Saint-Antoine de Kozhaya qui aurait été fondé au IVè siècle. Le couvent est en partie aménagé dans les grottes de la falaise, à plus de 900m d'altitude. A gauche de l'entrée de la chapelle, se trouve une caverne appelée "grotte aux fous" où m'on aurait enchainé les possédés à l'autel.
 Monastère Saint-Antoine

 Entrée de style arabe
 Couvent taillé dans la roche
Grotte aux fous

C'est en bas du monastère que commence le chemin de randonnée, assez bien aménagé et de difficulté modérée. On descend ainsi dans la vallée de Kozhaya où les paysages sont sublimés par la lumière du soleil. 18° pour cette marche en altitude, c'est le temps idéal! Notre parcours est semé de conifères mais aussi de noisetiers, oliviers, plaqueminiers (arbres à kakis)... Les vergers poussent en terrasse comme dans les autres régions que nous avons déjà parcourues.

 Vallée de Kozhaya
 Plaqueminier
Olivier
Vue sur les terrasses de la vallée

Après une bonne heure de marche, nous arrivons à hauteur du village Hawqa que nous traversons pour continuer notre marche.


 Les chèvres bronzent sur le toit...
Quelques figues de barbarie

Après presque 2h de marche plutôt en montée, nous atteignons le monastère maronite Notre-Dame de Qannoubine. L'église de ce monastère est elle aussi construite dans un creux de rocher. Il est possible d'y passer la nuit dans une cellule très austère. Une des salles renferme un caveau avec le corps momifié d'un patriarche...

 Maison traditionnelle abandonnée
 Cadichon porte toutes les charges vers le monastère...
 Monastère de Qannoubine

Patriarche momifié Youssef Tyan

Après une courte pause dans ce monastère, nous repartons en sens inverse pour rejoindre notre voiture. Le retour se fait plus rapidement. Résultat: 4h40 de randonnée dans un lieu incroyable.
Nous y retournerons sûrement pour une autre randonnée vers le village de Bcharré.



lundi 18 novembre 2013

De Jounieh à Harissa, en téléphérique

Nous avons testé une des attractions touristiques du Liban: le téléphérique reliant Jounieh, ville balnéaire au Nord de Beyrouth, à Harissa, village en altitude à 650m. Le téléphérique date de 1965, c'est donc dans des "oeufs" colorés que se fait l'ascension. Sensation garantie, la cabine balance légèrement en passant au-dessus de Jounieh, de l'autoroute en raflant les immeubles sur son passage. La montée dure environ 9mn, on a le temps d'admirer le paysage avec vue panoramique sur la baie de Jounieh. 

Passage au dessus de l'autoroute: comme on le voit, les magasins la bordent directement.
 Téléphérique
Funiculaire

Le téléphérique nous dépose à Harissa, un village du Kesrouan qui abrite la célèbre statue Notre-Dame du Liban depuis 1908. On peut ensuite emprunter un funiculaire si on ne veut pas emprunter les marches restantes. Le sanctuaire de Notre-Dame du Liban est un des lieux de pélerinage pour les chrétiens. Derrière la statue, la plus grande église du pays a été édifiée en 1997 et inaugurée par Jean-Paul II. D'architecture très moderne, la basilique, conçue par Pierre el-Khoury, atteint un peu plus de 40m de hauteur. Elle allie verre et béton si bien que le choeur de l'église donne vue sur Notre-Dame du Liban.
Rue Jean-Paul II

Basilique Saint Paul de Harissa - montage

Ce dimanche-là, des centaines d'Ethiopiennes y faisaient pélerinage, causant même un bouchon autour de la statue de la Vierge...



Nous sommes montés en haut de la statue (en rénovation en ce moment) d'où l'on a une vue sur toute la baie. Malgré le beau temps ce jour-là, nous entr'apercevons à peine les buildings de Beyrouth à cause du voile couvrant la ville.
 Eglise grecque-catholique melkite
 Parapente 
Vue sur le Sud de la baie de Jounieh 
Vue sur le Nord de la baie de Jounieh



Jabal Moussa


Vue du village de Qamez

Jabal Moussa est la 3ème réserve de biosphère au Liban, située à 45 km de Beyrouth dans la région du Kesrouan, soit environ 1h15 de chez nous. A Qamez, une des entrée de la réserve, l'altitude est de 1400m. Il faisait donc 14° le jour où nous y sommes allés contre 25° le même jour à Beyrouth. 
Pour y arriver, nous sommes passés par de nombreux jolis villages: Zouk Mosbeh, Jeita (où se trouvent la plus belle grotte du Liban), Faraya et Mayrouba, entre autres. Le long de la route, les magasins de sport d'hiver se succèdent car en hiver, ces villages sont des stations de ski.
Une fois arrivés à Mayrouba, le plus difficile était de trouver le bon sentier  puis la bonne bifurcation pour rejoindre Qamez. On traverse alors des montagnes de calcaire sculptées.


La région du Kesrouan était historiquement une partie chrétienne qui passa sous autorité maronite. Les villages possèdent donc tous leur église voire leur école maronite et les paysages sont parsemés d'innombrables chapelles et croix. J'avais d'ailleurs eu une réunion en début d'année dans un collège maronite de cette région, à Antoura.


Cette région est peu peuplée. On y trouve quelques exploitations agricoles surtout en terrasse. En novembre, nous y avons vu des tomates par exemple.


Terrasses agricoles

dimanche 10 novembre 2013

Beiteddine

Depuis mardi, nous sommes enfin en possession de notre voiture. Il nous reste encore quelques formalités à régler mais nous pouvons déjà l'utiliser puisqu'elle est assurée.

Samedi soir, nous en profitons pour faire notre premier dîner en tête à tête dans Beyrouth, dans le quartier de Gemmayzeh où on trouve de nombreux bars, restaurants et discothèques. Nous arrivons un peu avant 21h, les restaurants sont encore vides. Il ne faut pas être surpris, les libanais vont au restaurant aux alentours de 21h-22h pas avant. Nous optons pour un restaurant italien, l'Oca Matta, délicieux. Dans ce quartier, la plupart des gens sont francophones. À notre sortie du dîner, la rue s'est emplie et est très animée. Une file de voitures patiente , attendant que les voituriers des bars se chargent de les garer...


Dimanche matin, nous nous réveillons sous un soleil magnifique (28°), l'occasion rêvée pour aller se balader. Après un bon petit déjeuner (croissants achetés chez Tartine qui était encore ouvert à 22h00...), nous prenons la route en direction de la région du Chouf. Au programme la visite du palais de Beiteddine, un village qui se trouve juste après Deir el Qamar où nous étions déjà allés.




Le palais de Beiteddine a été construit par l'Émir Bachir Chehab II entre 1788 et 1818. C'était la résidence de l'émir jusqu'en 1840. Ce fut ensuite le palais du gouvernement du Mont Liban sous la période ottoman.
C'est un très joli palais mauresque qui rappelle parfois l'Alhambra. Perché sur un piton rocheux, les jardins donnent vue sur les terrasses plantées d'oliviers de la région.


Une partie du palais, les anciennes étables, est devenue un musée et abrite des mosaïques datant du VI-VIIe siècles retrouvées dans une église enfouie à Jiyeh (ville sur la côte). Les salles de réception sont quant à elles majestueuses, très décorées, avec des plafonds en bois sculpté, des sols en marbre, des vitres colorées où s'infiltrent les rayons du soleil... L'aile droite du palais dispose d'un très grand hammam constitué de plusieurs pièces.
  anciennes étables du palais



Après cette belle visite, nous retournons au village de Deir el Qamar pour une ballade autour de la place centrale: palais, sérail, musées, institut français, plusieurs églises, une mosquée... Le tout dans une pierre ocre. De petits escaliers étroits partent de la places pour rejoindre les habitations. Après un verre en terrasse, nous goûtons une autre spécialité libanaise: le markouk, un pain libanais plat et fin qui cuit sur un saj, tôle bombée chauffée au gaz. Celui que nous mangeons est fourré au fromage, du jibneh je pense.

Cuisson du pain au Saj


On est en novembre mais Thomas rentre avec quelques rougeurs au visage!